Histoire de Montalembert
Extraite du site de Pioussay : http://pioussay.wifeo.com/montalembert.php
Proches d’un village détruit, il existe à Montalembert des tertres dits du château Rouet que l’on suppose être des tombelles néolithiques.
La paroisse de Montalembert relevait autrefois du marquisat de Ruffec et de l’élection d’Angoulême. Elle faisait partie de l’archiprêtré de Chaunay. La cure était à la nomination de l’évêque.
LES DE MONTALEMBERT
La commune de Montalembert est le berceau de la famille du même nom. Plusieurs de ses membres s’illustrèrent dans des domaines divers. Jean, seigneur de Montalembert et de Saveilles (paroisse de Paizay-Naudouin en Charente), fut gouverneur, pour Charles V, du château de Cognac, conseiller et chambellan de Jean duc de Berry, frère du roi et comte de Poitou. Il combattit vaillamment de 1375 à 1388 et suivit le maréchal de Sancerne dans un grand nombre de ses expéditions contre les Anglais. Il avait épousé Jeanne de Barrière, nièce du cardinal du même nom, qui lui avait apporté le domaine de Saveilles. André de Montalembert, seigneur de Dessé, fut l’un des plus braves capitaines du temps de François Ier. Il périt à Thérouanne, l’une des principales places-fortes du nord de la France, lors de la prise de la ville par Charles Quint en 1553. Charles Forbes, comte de Montalembert, naquit à Londres en 1810, où son père, alors qu’il y séjournait comme émigré, avait épousé une Ecossaise. Il fit ses études à Paris et devint l’ami de Lacordaire et de Lamennais.
Catholique libéral, il fut, à la Chambre des Pairs, l’un des chefs de l’opposition à la Monarchie de Juillet. Il fut élu, en 1851, à l’Académie Française et mourut en 1870. Le château de Montalembert, démoli dans la première moitié du xix° siècle, a été remplacé par un immeuble sans caractère. Proche de l’église avec laquelle il communiquait par une petite porte du mur nord, il était situé près d’une fontaine.
L’ÉGLISE SAINT-SYLVESTRE
Malgré les remaniements qu’elle a subis vers 1860, l’église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Sylvestre, n’est pas dépourvue d’intérêt. Sa façade, reconstruite, a conservé ses sculptures anciennes. Ses trois arcades en plein cintre sont ornées de billettes et les fenêtres du chœur sont décorées de pointes de diamant. Celles de la nef ont leur partie inférieure abrasée en gradins. Les voûtes en plein cintre ont été refaites en croisées d’ogives.
TERRUAN ET SON PRIEURÉ
Dépendant de l’ordre de Grandmont, un petit prieuré avait jadis été construit dans la partie sud de la paroisse, dans la vallée de Terruan. Il y voisinait avec une ferme exploitée, à la fin du XVIIIe siècle, par un sieur François Boin. Le prieuré appartint, plus tard, aux Jésuites de Poitiers qui, en plus de leur modeste chapelle, y possédaient un bâtiment conventuel fort simplement aménagé, de même que quelques terres et bois-taillis. Le lieu-dit est mentionné dans les documents, sous des appellations aussi diverses que, « Enterna », « Terven » (1386), « Terruan » (1451), « Anternuam », « Thervan ».
Il est indiqué dans les archives communales qu’un mariage a été célébré, en 1686, dans ladite chapelle, laquelle un siècle plus tard était en fort mauvais état. Pendant la Révolution, le prieuré fut laissé à l’abandon et bientôt cessèrent les processions qui, pendant des siècles y avaient amené, surtout pendant les fêtes de la Pentecôte, une foule de pèlerins venus de toutes les paroisses environnantes.
DOMAINES ET HAMEAUX
La terre de Mandegaud (qui appartenait à Pierre Chapelle, écuyer, au milieu du XVIIIe siècle) était, avec sa maison noble, pourvue de tour et pavillon, la propriété de Pierre de La Conspue-Benon. Il rendit hommage de son fief au seigneur de Chef-Boutonne, et devait à l’abbaye des Alleuds une redevance de 28 boisseaux de seigle, une geline, sept sols plus six deniers de cens. La commanderie des Templiers de Civray y possédait un hébergement.
Ses vingt maisons au moins faisaient de Fontaine l’un des plus importants hameaux de la paroisse avec la Verrie, Pigeon-Blanc, Chez la More, Château-Rouet et la Tuilerie.
LES VIGNES EN FUTAIE
Au village de La More, proche de la route de Poitiers à Bordeaux, existaient autrefois des vignes géantes, citées dans le Théâtre d’Agriculture publié en 1600 par le célèbre agronome français Olivier de Serres.
« Les habitants, écrit l’auteur, d’un lieu appelé « La More », savourent le plaisir de posséder de la vigne. Si le sol ne leur permet pas d’en avoir de rampantes ils ont des treilles ou « vignes à futaie » avec lesquelles un seul propriétaire peut récolter de douze à quatorze barriques de vin… Ces treilles sont ordinairement rangées en allées découvertes dont la hauteur varie de six à vingt pieds. L’on y voit même des ceps de vigne qui ont plus de six pouces (environ seize centimètres) de diamètre. Ils sont soutenus par de gros poteaux fourchus… faits de branches de gros châtaigniers sauvages abondants dans ce canton.»
Ces vignes géantes, appelées « voiliers » dans le pays, et que l’on trouvait également dans quelques autres communes de la région de Sauzé-Vaussais, disparurent au cours du XIXe siècle. [et XXe siècle.]
LE TEMPS DE LA LIBERTÉ
Le 8 mars 1789, les habitants de Montalembert s’assemblèrent devant l’église paroissiale afin de désigner, parmi une quarantaine d’entre eux, ceux qui les représenteraient à Ruffec à l’assemblée générale des corps et communautés. Leur choix se porta sur les sieurs Brothier et Jean Guillaud. Au cours de la réunion qui se tint sous la présidence de Jacques Tribert, notaire royal [à Montjean], assisté de François Friot, commis greffier, on rédigea le cahier de doléances, plaintes et revendications.
Les habitants de Montalembert demandaient la venue dans leur paroisse d’un maître et d’une maîtresse d’école. Ils souhaitaient que soit réparé le presbytère « attendu que le curé perçoit des rentes et hommages, qui étaient autrefois attribués à la fabrique. Ils voudraient que les sacrements soient administrés gratuitement ».
« La population, mentionnait le cahier, n’est accablée d’impôts que parce qu’elle se trouve placée dans une province où l’autorité des Intendants a établi le système injuste et meurtrier de la taille tarifée où la Noblesse et le Clergé, sous prétexte de privilèges le plus souvent usurpés, détiennent les plus grands biens sans presque rien payer, pendant que les malheureux cultivateurs réduits à la plus médiocre fortune, paient presque tout… »
Au début de la Révolution, l’abbé Perrotel, curé de Montalembert, prêta serment mais se rétracta peu après. Pour échapper aux rigueurs de la loi, il se réfugia en Espagne. Après plusieurs années d’exil, il regagna son ancienne paroisse et reprit l’exercice de son ministère. Il fut remplacé par l’abbé Jean-Grégoire Audios qui mourut en 1825.
DEUX-SÉVRIENS MALGRÉ EUX
En 1790, la commune de Montalembert qui dépendait de Ruffec, fut rattachée au département des Deux-Sèvres et au canton de Sauzé-Vaussais. Les habitants protestèrent près des administrateurs du département de la Charente auxquels ils expliquèrent « qu’ils avaient toujours dépendu de la justice de Ruffec, que cet endroit était le lieu de leurs approvisionnements et celui de la vente de leurs denrées ; qu’ils n’en étaient qu’à une lieue et demie de distance, etc». Les administrateurs de la Charente soutinrent vainement leur point de vue.
CHÂTAIGNES, TRUFFES ET MINERAI DE FER
Dans son Mémoire sur la Statistique du département des Deux-Sèvres, publié en l’an IX, le préfet note que «la mine de fer de Montalembert est de fort bonne qualité et abondante. Elle alimente les forges de Ruffec ».
Dupin, dans son second mémoire, indique que « les mines de fer de Montalembert, de Vaussais et de Mairé fournissent annuellement 1 000 pipes de minerai ». Elles étaient encore en exploitation au milieu du XIXe siècle. Deux tuileries et un four à chaux fonctionnaient à la même époque. Il se fit longtemps dans la commune une abondante récolte de châtaignes. On y ramassait également des truffes.
DEMOGRAPHIE
Montalembert (1 179 hectares) comptait environ 800 habitants en 1789, 984 en 1821, 871 en 1861, 803 en 1881, 674 en 1911, 572 en 1921, 400 en 1962, 323 en 1975 et en 1982.
Source : Maurice Poignat, le Pays Mellois, 1982.
Montalembert, notes historiques
Pour servir à l’Histoire de la Paroisse de Montalembert (1) à la fin du dix-huitième siècle
Le document qui a servi de base à cette étude se trouve conservé aux archives de la Mairie de Montalembert et a été communiqué par M. Métayer, Maire. C’est un cadastre sur la première page duquel on peut lire :
Généralité de Limoges, Élection d’Angoulême, Paroisse de Montalembert
Etat général des Fonds de la Paroisse de Montalembert, fait par nous Jean Demondion, arpenteur, demeurant au Jouchaud, paroisse de Charmé (2) sous la Garantie de Nous Jean-Joseph Dutillet, Géomètre, demeurant en la ville d’Angoulême, en exécution de la délibération des habitants de ladite paroisse, passée devant Gourtant, notaire, le 26 Mars 1742, et de l’Ordonnance de Monseigneur l’Intendant de cette Généralité du 22 Septembre 1746 après avoir prêté serment de m’acquitter de ma commission fidèlement, et conformément à ses instructions, ay procédé comme il s’en suit :
Cejourd’huy 4 Septembre 1747 sous le bon plaisir de Monseigneur l’Intendant, moy, dit arpenteur me suis transporté au bourg de ladite paroisse, où étant à huit heures du matin, après avoir informé les Syndic, collecteurs et principaux habitants du sujet de notre transport, je les ay requis de nous accompagner au dit mesurage, tant pour voir et connaître par eux-mêmes l’exactitude d’icelui, que pour nous indiquer les véritables propriétaires et exploitants de chaque pièce, et nous aider à prendre dans les habitations des domaines ou fermes, un état des bestiaux ayant coutume d’y servir à l’exploitation, ou d’y être tenu pour l’engrais, à quoy les dits habitants nous ayant fait réponse qu’ils étaient prêts de satisfaire, accompagné de Thomas Friot, Jacques Pissard, François et Etienne Guillaud, François Raffoux, Jean Guiot, Jean Friot, François Faure, Pierre Maumon, Jean Brunet, Jacques Giraud, Jean Machet, Jean Rolland et autres, syndic, collecteurs et principaux habitants, j’ay commencé par le. bourg pour continuer de proche en proche sans omettre aucune pièce, en les mesurant au journal d’Angoumois, composé de 800 toises ou 200 carreaux, la toise de 36 pieds, faisant en superficie 28.800 pieds de Guinne ou 33.800 pieds de Roy, les numérotant l’une après l’autre par ordre de numéro, depuis la première jusqu’à la dernière. Demondion.
Nous, Jean Demondion, arpenteur demeurant au village du Jouchaud, paroisse de Charmé, soussigné, reconnaissons que sur le réquisitoire de M. Dutillet, géomètre, demeurant en la ville d’Angoulême, icelui autorisé du consentement de Monseigneur l’Intendant de la présente Généralité, nous avons mesuré, arpenté, confronté et pris exactement toutes les pièces d’herbages qui composent la paroisse de Montalembert et portées au présent Etat des Fonds ; comme aussi nous avons pris le nombre des bestiaux, ayant coutume d’y être tenus par les particuliers, en nous conformant scrupuleusement aux ordres, et instructions de Mondit seigneur l’Intendant, dont copie nous ont été mise entre mains par ledit sieur Dutillet affirmant avoir fait le présent arpentement en notre âme et conscience et le plus équitablement qu’il nous a été possible, promettant et nous obligeant de garantir le dit sieur Dutillet de la contenance de chaque pièce et des omissions. Nous soumettant aux peines où il pourrait lui-même être contraint pour raison de l’arpentage de ladite paroisse.
Fait à Angoulême ce sept mars 1760. Demondion.
Quelques précisions sur ce cadastre nous sont fournies par les cahiers de doléances de 1789 (3). Dans celui de Bonnes en Angoumois on peut lire à l’article 5 (4) :
«Environ l’an 1740 ou 17/12, sous l’administration particulière de Monsieur de Tourny, intendant de Limoges, il fut fait un cadastre des terres de l’Angoumois. Cette opération sagement conçue promettait au moins la répartition juste et relative de l’impôt entre les contribuables. Mais elle fut confiée à des mercenaires qui firent leurs verbaux à la hâte, souvent sans se déplacer et qui n’interrompirent même pas leurs opérations dans le temps où la terre était couverte de neige et de glace.»
Le cahier de la ville d’Angoulême (5), en son article 30, affirme que les cinq élections qui composent la Généralité ont été arpentées à peu de paroisses près.
Il est probable que ce cadastre n’avait pas partout été mené à bonne fin car les habitants de la paroisse de Nanclars (6) demandent un arpentement général et une estimation de toutes les terres (7).
Si on le réclame en certaines paroisses, il en est d’autres où l’on s’en plaint. Les habitants dé celle de Villegast (8), article II, représentent : « que le cadastre qui a été si malheureusement introduit dans leur paroisse a monté à un point si excessif que tous les propriétaires et cultivateurs roturiers qui ont vingt livres de revenu en payent dix-huit de subsides ou impôts » (9).
Il faut cependant faire la part de l’exagération. Les griefs qu’autrefois on faisait au cadastre de 1742 se répètent chaque jour pour la réfection du cadastre actuel.
On met en doute la bonne foi de l’arpenteur, on critique la rapidité de l’opération, la catégorie où sont classés les sols, on crie à la surestimation des parcelles.
Unités de superficie employées
Avant d’examiner les propriétés bâties et non bâties que l’on trouvait alors dans la paroisse, il est intéressant d’examiner l’unité de mesure employée par l’arpenteur.
Le cadastre dit que les aires sont estimées en journal d’Angoumois composé de 800 toises ou 200 carreaux, la toise de 36 pieds faisant en superficie 28.800 pieds de Guine ou 38.800 pieds de Roy.
Par 36 pieds, il faut entendre 36 pieds carrés, soit, en convertissant en mètres carrés et en comptant le pied comme 1/3 de mètre :
1/3 X 1/3 X 36 = 4 m2.
Le carreau valait donc en surface :
4 m2 X 800 = 16 m2
200
et le journal de l’Angoumois :
16 m2 X 200 = 3200 m2 ou 32 ares
Un moyen facile pour le vérifier est de considérer la superficie de l’église qui est estimée à 18 carreaux dans le cadastre de 1747 et à 3 ares dans le cadastre actuel.
La superficie du carreau devait être de :
300 = 16 m2 2/3
18
– valeur suffisamment voisine, aux erreurs de mesure près.
Estimation du revenu des parcelles
Le cadastre mentionne, avec la superficie, la valeur du revenu des terres sur lequel devait être basé le calcul de l’impôt. On peut dès lors presque assurer que le chevalier de Touchembert, dont le revenu est estimé, ainsi que les Messieurs de Fontaine, qui paraissent être les nobles du coin, payaient les impôts comme le peuple.
Quant à affirmer que le taux d’estimation était le même pour tous, cela est différent.
A l’article 4, les 21 journaux de terres du Logis donnent 29 livres de revenu, ce qui fait 1 livre 1/2 environ pour un journal.
A l’article 8, un champ de 133 carreaux (moins d’un journal) donne 2 livres 6 sols (propriétaire : Jean Michelet).
A l’article 1247, les 13 journaux des Jésuites de Poitiers, près de la Chapelle de Terruan, donnent 7 livres 8 sols de revenu et les 4 journaux de Pierre Merle, à l’article 1248, donnent 3 livres 16 sols.
Cette estimation du revenu paraît avoir été faite de visu, car il est difficile, dans une même catégorie de terres ou de bois, d’établir une proportionnalité entre la superficie et le revenu.
Les jardins semblent rapporter 1/2 sou par carreau (articles 1384, 2162, 2164, 2165).
Les chataignières rapportent 1 livre au journal au bois du Breuil ;
Les taillis : 10 sols dans le bois de Dessé ;
Les vignes : 2 livres au journal (art. 174-175) ;
Les ajoncs : 5 sols au journal (art. 791-1728) ;
Les chaumes : 20 sous au journal. Pour les maisons et leurs dépendances, le cadastre ne donne pas le détail du revenu.
Le Bourg
Comme aujourd’hui, le bourg n’était pas l’agglomération la plus importante de la commune. Les maisons se groupaient autour de l’église et du logis, les deux bâtisses les plus importantes.
L’église est désignée : « L’Église paroissialle du dit lieu, clocher et sacristie dédiée sous Saint-Silvestre, patronage de Monseigneur l’évêque de Poitiers.»
Le cadastre mentionne la place publique (article 2560 ; superficie : 19 carreaux), mais ne parle pas du tilleul qui s’y trouve et que la tradition fait remonter à l’époque de Sully. Une ordonnance de 1605 aurait recommandé la plantation d’un orme sur la place de chaque village (10).
Dans la région, l’orme était remplacé par le tilleul. On oublie aussi la fontaine qui sort au sommet de la colline et qui ne tarit jamais, celle à qui probablement Montalembert doit son origine.
Le Logis était composé de tour, pavillon, granges, écuries, toits, jardin, héraux (11), pré, bois taillis, bois haut de futaie et vigne contenant 22 journaux 73 carreaux ». Il était limité par des chemins partout. Aujourd’hui il forme encore une propriété d’un seul tenant, qui n’a pas été démembrée. Au milieu du clos [se trouvait] une tuilerie composée d’un four et d’une gallerie ». Comme le Logis, elle appartenait à M. le Chevallier de Touchembert [Touchimbert].
Une autre maison [avec] jardin, héraud, composée d’une chambre basse d’une grange écurie et toit tenant deux boeufs et couvrant une superficie de 120 carreaux était encore la possession du dit chevallier de Touchembert.
Dans le bourg également, Pierre Naud possédait une «maison (avec) jardin et hérau» (art. 2556) et François Raffoux une maison et héreau, la maison composée de deux chambres basses, un apant (12), four et gallerie» (13) (art. 2555).
Une autre construction importante était « le logis, cour, jardin et héreau, le logis composé de deux batimans, pré et vigne, le tout renfermé de murs et fossés appartenant au sieur Pierre Paul Leclerc, Escuyer, pour la Réserve » et couvrant une superficie de 15 journaux, 146 carreaux. Il possédait en outre (art. 2558) une maison, jardin, héreau, la maison composée d’une chambre basse et haute, grange, écurie».
Enfin restait «la maison presbitérale composée de trois chambres basses, chambre, grange, écurie, seillier, fourny et autre batimans jardin et héreau». Il ne faut pas s’étonner de son importance, puisque à cette époque bien des dîmes étaient perçues en nature.
Village de la Tuilerie
A proximité du bourg, à la crête de l’anticlinal (cote 173), se trouvait le village de la Tuilerie, au nom significatif. A côté se trouvent encore les trous d’extraction de l’argile. Au sommet de l’anticlinal de Montalembert réapparaissent en effet les marnes bleues du Toarcien, portées aux cotes 173 et 190. Ces trous, catalogués dans l’ancien cadastre sous le nom de Fausses ont conservé cette appellation jusqu’à nos jours.
En 1742, la Tuillerie ne comptait que six maisons.
L’une, avec jardin et pré, appartenait à Charles Pierron ; l’autre, avec toit et jardin, à Jean Boiteaux. Pierre Naud possédait « maison, héreaux et jardin » ; Georges Brunet, « Maison, jardin et héreau » ; François Rolland, « maison, grange, héreau, jardin, pré et terre » ; Georges Brunet, nommé plus haut, possédait enfin une autre maison avec « jardin et héreau ».
Village du Pigeon-Blanc
Celui du Pigeon-Blanc avait plus d’importance, avec ses 15 maisons, son communal et son four.
Auguste Demay y était possesseur d’une maison avec jardin et héreau ; François Demay d’une maison et héreau ; François Servant d’une maison avec toit, jardin, héreau ; Auguste Demay d’une autre maison ; François Rolland d’une maison et héreau, composée de deux chambres basses, écurie et gallerie ; Pierre Grimaud d’une maison et héreau composée de deux chambres basses, grange, écurie et toit tenant deux boeufs ; Jacques Guillaud d’une maison avec héreau ; Jean Guilloud d’une maison avec héreau ; Jeanne Demay d’une maison avec héreau ; Jean Guillaud d’une autre maison avec héreau ; Pierre Demay d’une maison avec gallerie, héreau et jardin ; Jeanne Grimaud d’une maison avec gallerie, terre et pré ; François Tribot d’une maison avec héreau ; Pierre Petit (de Saint-Martin-du-Clocher) (14), d’une maison avec héreau; François Tribot (de Limalonges) (15), d’une masure avec héreau ; François Grimaud d’une maison avec jardin, héreau et chaume, la maison composée d’une chambre basse, grange, écurie et toit tenant deux bœufs.
Enfin le communal du four occupait trois carreaux.
Village de Chez-Garenne
À côté, le village de Chez-Garenne, sur le bord de la route de Saint-Martin-du-Clocher, n’avait que deux maisons : l’une, avec grange, jardin et héreau, appartenant à Marie Gobineau, veuve de Jean Guillaud ; l’autre, avec jardin, héreau et pré, la maison composée d’une chambre basse, deux autres petits bâtiments et four, appartenant à Jacques Boitand.
Village du Chail
Un peu plus loin que la Tuillerie, sur la route de Montjean, se trouvait le village du Chail (16), avec ses deux maisons et ses deux masures. Pierre Renaud possédait une maison avec jardin et héreau, la maison composée d’une chambre basse, deux toits écurie tenant deux bœufs et Françoise de Belacq, de la paroisse de Saint-Macoux (17), une maison avec héreau. Les masures étaient la propriété : l’une, de Charlotte de Belacq ; l’autre de Pierre Renaud.
Village de la Thomassière
En traversant la plaine de Guillerand, en partant du Chail et marchant vers le sud, on arrivait à la métairie de la Thoumasserie (aujourd’hui la Thomassière), comprenant «maison, jardin, héreau, pré, vigne, terre, ajoncs, la maison composée de 2 chambres basses, une grange, écurie, toit, coulombier, tenant deux bœufs et deux veaux» appartenant à Monsieur de Tessé et occupant 8 journaux 195 carreaux.
La métairie des Grandes Brandes
Après le carrefour du Lacq de Saudon, la grange de Monsieur Gautraud, possesseur de la métairie des Grandes Brandes, séparait la paroisse de Montalembert de celle de Londigny (18).
Village de Chez-Bourdin
Sur le versant nord-ouest de l’anticlinal, le village de Chez-Bourdain, actuellement disparu, voisinait avec celui de l’Egaud. Des deux maisons, l’une appartenait à Françoise Auvin, veuve de Thomas Friot ; l’autre, avec jardin et héreau, à Pierre Friot.
Village de L’Egaud
On écrivait Légaud. Cassini donne Les Gauts et les registres de l’Etat-civil, année 1688, Laigot, forme vraisemblablement plus correcte, ce mot dérivant probablement de aiguë qui signifiait eau (19).
Ses 13 maisons, dont deux avec four, accusent une toute autre importance que celle qu’il possède aujourd’hui. Jacques Héreau y possédait une maison avec héreau ; Jean Renaud une maison avec héreau ; Jeanne Demay une maison composée de deux chambres basses ; Jacques Giraud une maison avec héreau, jardin, la maison composée de deux chambres basses, grange, écurie, deux petits toits, four et gallerie, tenant deux bœufs ; Jeanne Grimaud, veuve de Pierre Demay, une maison avec jardin, héreau, la maison composée de deux chambres basses, grange, écurie, toit gallerie, tenant deux boeufs ; Jean Clotin, une maison avec héreau, la maison composée de deux chambres basses ; Philippe Héreau une maison avec héreau et une autre maison avec héreau, la maison composée de deux chambres basses, boutique, fourny ; Jacques Boiteaux une maison avec héreau ; Jean Clotin, une autre maison ; Jean Renaud une autre maison ; Philippe Héreau, une maison avec héreau et une grange ; François Grimaud, une maison avec toit, grange, héreau et jardin ; Françoise Auvin, une maison ; Pierre Friot, une maison avec jardin et héreau.
Village de la Croix
Sur le même versant, en filant vers le sud, on trouvait le village de La Croix, de peu d’importance et qui est resté tel qu’il était à cette époque.
On y trouvait, appartenant au sieur de Boistillet (20), une maison composée de deux chambres basses, avec héreau, deux toits et un four ; une autre maison, composée de deux chambres basses, à Mm 8 de Boistillet ; enfin une troisième maison également composée de deux chambres basses avec deux toits et four appartenant à Pierre Paintureau.
Village de Terruan
Tout à l’extrémité de la paroisse, un peu plus loin que La Croix, c’était le village de Terruan, qui eut son importance à cause de son abbaye et de sa chapelle (21).
En 1747, dans le cadastre, on parle encore de la chapelle de Terruan, d’un pré devant l’église, des taillis de l’abbaye. Les registres de l’état civil nous apprennent qu’en 1691, François Brunet et Marie Naud se marièrent dans la chapelle de Terruan.
Françoise Bachard y possédait une maison avec un toit et un jardin ; Pierre Merle (des Ajots) (22), une maison avec grange et écurie ; le sieur Jean Métayer, une maison avec jardin, héreau, pré, pacage tenant deux bœufs ; le sieur François Boin, une maison avec jardin, terre et bois taillis, la maison composée de deux chambres basses, grange, écurie, deux toits, four, tenant deux bœufs.
Village de la Vallée de Terruan
Enfin, tout au sud de la paroisse et sur la limite, comme son nom l’indique, le village de la vallée de Terruan se dissimulait dans un pli de terrain. Seul, le sieur François Boin y était propriétaire d’une maison à deux chambres basses avec jardin, héreau, deux granges, écurie et four tenant deux bœufs.
La Chapelle de Terruan
Auprès du village de Terruan se trouvait la Chapelle de Terruan, avec maison, terre et bois taillis appartenant à MM. les Jésuites de Poitiers.
Village de la Verrie
En remontant la vallée qui passe au bas du village de Terruan, on arrivait au village de La Verrie (23) qui avait beaucoup d’importance.
Jean Clotin y possédait une maison avec jardin, grange et toits ; Jacques Rouffâin : une maison avec toit et héreau; François Couturier: une maison avec jardin; Jean Rolland : une maison à deux chambres basses, tenant deux bœufs ; Jean Machet : une maison avec héreau et une autre maison avec grange et toit ; Pierre Couturier le jeune : une maison avec héreau et grange tenant deux bœufs ; François Courtioux : une maison avec toit et héreau ; Thomas Joyaux : une maison avec grange, gallerie et héreau ; François Lamy : une maison composée de deux chambres basses avec jardin et héreau ; Jean Machet : une maison à deux chambres basses tenant deux bœufs ; Pierre Joyaux : une maison avec toit et héreau ; Jean Sansau (de Limalonges) : une maison avec toit et héreau ; Jean Brothier : une maison à deux chambres basses tenant deux bœufs ; Françoise Auvin, veuve de Thomas Friot : une maison avec grange, écurie et toits tenant deux boeufs, et une autre maison à deux chambres basses ; Jean Grimaud : une maison avec héreau et petit bâtiment tenant deux boeufs ; Pierre Dousset : une maison à deux chambres basses avec grange et héreau ; Jean Dousset (de Villefaignan) (24) : une maison avec toit et héreau. Enfin, un fourny y était communal.
Villages de Chateau-Rouet et de Chez-Gentil
Perdus au milieu des bois, sur la crête de l’anticlinal, se trouvaient les villages de Chez-Gentil et de Château-Rouet.
La borderie de Chez-Jeantil appartenait au sieur Jean Brothier. C’était une maison composée de deux chambres basses avec autres bâtiments, four, jardin, héreau, terre vigne, chataignère et taillis occupant une surface de 14 journaux 17 carreaux.
La métairie de Château-Rouet appartenait au même propriétaire. La maison, composée d’une chambre basse avec grange, écurie, jardin, héreau, terre, pacage et ajoncs (23 journaux 48 carreaux).
Ces deux hameaux sont aujourd’hui en ruines.
Village du Piollet
A l’est de l’anticlinal, au pied de la colline où l’eau apparaît à diverses fonds », se succèdent toute une série de hameaux.
En partant de Montalembert pour gagner la route de Paris-Bordeaux, le grand chemin royal en 1747, c’était d’abord le village de Piollet. Jacques Brothier y était propriétaire d’une maison avec héreau et une grange; Jean Brothier, d’une maison avec héreau et chaume; Jean Friot, d’une maison avec chaume; Pierre Brothier (des Adjots), d’une maison avec héreau et chaume; Jean Guillaud, d’une maison composée d’une chambre basse, jardin, héreau, toits et fourny tenant deux boeufs; François Guillaud, d’une maison avec jardin et héreau tenant deux boeufs.
Métairie de la Casse
Près d’une gasse, trou où l’eau sort à l’air libre, la métairie de La Casse (aujourd’hui : La Laçasse) comprenait deux chambres basses, grange, écurie, fourny, jardin, héreau, terre, pré et chataignière, le tout dans un immense clos ». Elle appartenait au sieur Philippe Boudaud, avec Jacques Daniau et aux héritiers de feu Jean Jollit par indivis. Elle tenait quatre bœufs.
Hameau de Chez-Bouchet
Puis venait le hameau de Chez-Bouchet avec ses deux maisons : l’une appartenant à Jean Vergnon; l’autre, plus importante avec son four, à Jean Raffoux.
Village du Chaillot
Le village du Chaillot n’était pas plus important. Le sieur Jean Couturier y avait une maison composée de trois petites chambres basses avec grange, écurie, toit et four, tenant deux bœufs, et Pierre Couturier une maison composée de deux chambres basses avec grange, tenant également deux bœufs.
Village de la Fond-Nain
Là aussi les maisons se groupaient autour d’une fontaine, Pierre Brigadier y avait maison, four et héreau ; Jean Marret : une grange avec héreau ; Jacques Duron : une maison avec grange et héreau ; Louis Richoux (de Sauzé) (25) : une maison avec appenti, toit et héreau ; Jean Couturier: une maison composée de deux chambres basses, héreau, grange, écurie et four.
Village de chez-la-More
Le cadastre englobe sous ce vocable les deux villages du Clou (mentionné dans les registres de l’état civil) et de Chez-La More proprement dit. Pierre Rochette y possédait une maison avec héreau ; Gabriel Cornu : une maison, toit, four, héreau ; Pierre Béchemain (de Bernac) (26) : une grange ; Jean Moussaud (de Bernac): une maison et une grange ; Jean Delavergne : une maison avec héreau et une autre maison ; François Martin (de Condac) (27) : une maison avec héreau ; Jean Mousseau :deux maisons avec jardin ; Pierre Rochette : une maison avec toit et héreau ; Jeanne Emard : une maison avec héreau ; Louis Vézinat : une maison ; Charlotte de Bellacq : une maison avec toit et héreau.
Village de Fontaine
C’était l’agglomération la plus importante, celle de la plaine, pourrait-on dire. Elle se tenait avec les autres villages de Chez-Langevin, Cheux-Parson, Le Pain. Le cadastre ne mentionne pas les quartiers de Chez-Coirat et de La Passée indiqués sur la carte de Cassini ou, par erreur sans doute, La Passée est appelée Pensée.
Les propriétaires étaient : Jean Guiot pour deux maisons avec jardin et héreau ; Jean Tâcheron pour deux maisons avec jardin, héreau et grange ; Jean Guiot (un autre sans doute) pour une maison avec jardin et héreau; Jean Delagarde pour une maison avec jardin et héreau ; Pierre Guillaud pour une maison avec jardin et héreau ; Pierre, Jean et Pierre Guillaud pour une maison avec toit, grange, écurie, fourny tenant deux boeufs ; Jacques Machet pour une maison composée de deux chambres basses, toit, bâtiments et four, tenant deux bœufs; Pierre Brothier (de Voulème) (28) pour une maison, un jardin avec héreau ; le sieur Jean Métayer pour une maison composée de trois chambres basse et une anty-chambre avec jardin, héreau, grange, fourny, cellier, tenant 4 bœufs ; les héritiers de Jean Rolland pour une maison avec héreau ; Pierre Regon pour une maison, toit et four ; Jacques Duron pour une maison avec jardin et héreau ; Jean Métayer pour une maison avec toit et héreau ; Gabriel Cornut pour une maison avec grange et écurie ; Pierre Bobe pour une maison composée d’une chambre basse, toits, un petit bâtiment avec fourny et une gallerie ; le sieur Jean Métayer pour une maison composée de deux chambres et un petit bâtiment.
L’ensemble qui précède faisait partite du village de Chez-Le-More.
Jean et autre Jean Migand pour une maison avec jardin et héreau ; Jean Brunet pour une maison avec apent et, héreau ; Pierre Brothier pour une maison avec grange et écurie, deux toits et un four ; le sieur Pierre Brothier de la Réserve pour une maison, batimans et héreau ; Jean Marot avec maison et héreau ; Jean Lambert (de Souvigné) (29) pour une maison avec jardin et héreau ; Jean Quincarlet pour une maison avec jardin et héreau ; Jean Fradet (de Saint-Pierre d’Exideuil) (30) pour un appenti ; Jean Cornut pour une maison avec héreau ; Jean Guidier pour une maison avec jardin et héreau ; Jean et François Guiot pour une maison avec jardin et héreau tenant 2 bœufs ; Jean Brothier pour une maison avec jardin et héreau ; François Brothier pour une maison avec jardin et héreau ; Pierre Brothier pour une maison composée de deux chambres, une grange, écurie, deux toits, tenant 2 bœufs.
La Métairie de Fontaine
Il faut mettre à part la Métérie de Fontaine composée de deux chambres basses, grange, écurie, toit, four, jardin, héreau, sainfoin, appartenant à MM. de Fontaine, tenant 4 bœufs (superficie 7 journaux, n3 carreaux).
Village de la Passée
Le cadastre ne mentionne qu’un pré dit à La Passée et, aussitôt cette suite du village de Fontaine : deux maisons ; l’une, avec héreau à Jean Couturier ; l’autre, avec jardin et héreau, tenant deux bœufs, à Jacques Moignan.
Village de Chez-Langevin
Touchant au village de Fontaine, au nord, celui de Chez-Langevin comprenait : une maison avec jardin à Jacques Brothier ; une maison avec grange et appenti à Jacques Giraud ; une maison appartenant à Suzanne Brothier (de l’Enclave de Vaussais) (31) ; une maison avec jardin et héreau à Jean Migaud ; une maison avec jardin et héreau à Jacques Lutiaud (de Londigny) ; une maison à Jacques Brothier ; une masure à Jacques Giraud.
Village de Cheux-Parson
A côté de Chez-Langevin et du Logis de Fontaine était le village de Chez-Parson, avec ses six demeures : une maison avec toit et four à Pierre Servant ; une autre, avec jardin et héreau à Jean Brantier ; la moitié d’une chambre à Jean Brantier ; une maison avec grange et jardin à Jean Groussaud l’aîné ; une maison avec jardin et héreau à Jean Groussaud ; une maison avec toit, jardin et héreau à Jean Marot.
Le logis de Fontaine
Au centre de tous ces petits villages se trouvait le Logis de Fontaine avec une cour, deux tours, deux chambres basses, cuisine, deux chambres hautes, fourny, grange, deux écuries, fuye, deux jardins appartenant à MM. de Fontaine ; sa contenance était de 4 journaux, 21 carreaux.
Village de la Renaudrie
Derrière le Logis se trouvait le village de La Renaudrie, avec trois habitations une maison composée de deux chambres basses avec jardin et héreau aux héritiers de Jean Jollit ; une maison avec jardin et héreau à François Servant ; enfin une maison composée d’une chambre basse avec toit et four aux héritiers de Jean Jollit.
Village du Pain
Enfin, le dernier village de la paroisse, sur la route de Civray à Sauzé, était Le Pain.
Les messieurs de Fontaine y possédaient une maison avec héreau, jardin et fourny ; François Raffoux : une maison composée d’une chambre basse avec toit, jardin et héreau ; le sieur Louis Lévêque (de la paroisse de Limalonges) : une maison avec jardin ; Pierre Rouzau : une maison ; Jean Métayer : une maison avec héreau ; Pierre Drouhet : une masure ; Jean Friot : une maison composée de trois petites chambres basses, une grange, une écurie et un toit ; Gabriel Cornut : une maison avec grange et héreau; Gabriel Guidier : une maison avec héreau ; Jean Grimaud : une maison avec jardin et héreau ; Gabriel Cornut : une maison avec héreau ; les héritiers de Pierre Raffoux : une maison avec four et héreau ; Pierre Migaud : une maison avec héreau ; Jean Friot : une maison avec héreau et jardin ; Etienne Painturaud : une maison avec jardin et héreau ; Jean Painturaud : une maison avec portion de grange ; Jean Pouilloux : une maison avec jardin et héreau ; Etienne Couturier : une maison avec toit, four, jardin et héreau ; Pierre Servant : une maison avec jardin et héreau.
Sur la carte de Cassini, on sépare du Pain les deux hameaux de La Grande Maison et des Courtes Pailles.
Les villages de Nègreveau et de la Souris-Chauve étaient autrefois situés en Poitou et faisaient partie de l’Enclave de Vaussais (registres de l’état civil, carte de Cassini).
Lieux dits
En comparant les lieux dits du cadastre du 1747 avec ceux du cadastre actuel on ne note que quelques acquisitions nouvelles sans aucune disparition. Ici, nous sommes en présence de termes bien fixés qui expriment tantôt le relief, tantôt la nature du sol, tantôt la végétation, le plus souvent la forme ou la situation des pièces de terre.
Pour le relief, nous avons les appellations : aux Vallées, au tureau (talus, souvent artificiel), aux fausses (trous de l’ancienne tuilerie), le champ du peu (puy = colline en patois (sic)).
Se rapportant à la nature du sol nous avons : le chail, la roche, le mas de pierre brune, le mas des chirons (chiron = tas de cailloux, de pierres) ; à l’hydrographie : le bois gachet (gachet = petite mare), les nouelles (de noue = source, prairie humide), le lacq de Sandon (mare qui se trouve à un carrefour) ; à la végétation : le gros prunier, les broues (brou est le nom local du chèvrefeuille), les chémerauds (les chémeraudes sont des châtaignes, plus précisément une variété de châtaignes), les bois de négrées (les nègres sont les chênes tauzins).
Quant aux noms se rapportant à un caractère du champ, ils sont les plus nombreux le renfermy (champ entouré de haies), le reclos, le pré de l’église (près de la chapelle de Terruan), la grande pièce, les grands champs, les longées, etc.
Les cultures
Notons d’abord les remarques de l’arpenteur qui se trouvent à la dernière page du cadastre :
Les vignes y sont de peu de revenu.
Les châtaigniers et les bois taillis ne laissent pas d’être d’un secours aux habitants.
II y a très peu de prés et ils n’y sont pas bons.
II y a beaucoup de landes et de terrains incultes.
De vignes, il n’y en a que 47 parcelles, dont la superficie varie entre 17 carreaux et 4 journaux 44 carreaux. Presque toutes tiennent moins d’un demi-journal et souvent moins d’un quart de journal.
Les châtaigniers, ils sont en effet nombreux, mais l’auteur a mal distingué les gros châtaigniers dont on mange les fruits des châtaigniers exploités en taillis. Les gros châtaigniers, les «talles» dirait-on aux environs de Melle, disparaissent de plus en plus. Les fours à tuiles qui jalonnent les affleurements de marne, au sommet de l’anticlinal, en engloutissent des quantités. Par contre, le châtaignier, espèce silicicole, reste toujours l’essence dominante des taillis qui couvrent l’anticlinal. On compte au total, pour les châtaigniers et bois taillis, 810 parcelles.
Les prés ne se trouvaient que sur les marnes, surtout auprès du bourg ; ils sont rares, en effet. A cette époque, les prairies artificielles n’avaient pas l’extension qu’elles ont pris aujourd’hui. En Angoumois on commençait cependant à cultiver le sainfoin. Le cadastre en mentionne 10 parcelles, car il ne payait pas d’impôt spécial comme en Poitou (32).
Les landes sont généralement mentionnées sous le nom de chaumes, dont la -superficie est souvent inférieure à un journal. Cependant, à côté de ces chaumes, il y a les landes proprement dites du silex, couvertes d’ajoncs et de bruyères (la brande), dont quelques parcelles atteignent la superficie énorme de quinze, seize et même vingt-quatre journaux. Au total on en compte 121 parcelles.
Quant aux terres, le cadastre n’indique pas quelles cultures elles supportaient.
L’habitation, le village
La maison à pièce unique est fréquente : maison composée d’une chambre basse. Seules, les bonnes maisons en ont deux et rarement trois. Il n’y a que le Logis de Fontaine et celui de Montalembert qui possèdent des chambres hautes ». A Fontaine, la fuy ou colombier est restée debout jusqu’à nos jours.
On peut voir encore quelques-unes de ces vieilles maisons qui aujourd’hui servent de celliers où l’on
place les barriques et les récoltes de pommes de terre. Le plus souvent le sol est de terre battue. On y entre par une porte surbaissée, en descendant un degré. Il faut attendre que les yeux se fassent à l’obscurité, car la lumière ne pénètre que par une étroite lucarne à barreau de fer sans volet ou à volet unique. Une vaste cheminée, dont le manteau est supporté par trois poutres, occupe le mur de l’ouest, celui qui reçoit les pluies dans notre région (ceci n’est tout de même pas une règle infaillible). Dans le mur du sud, à côté de la porte, se voit un renfoncement : c’est l’évier, le bac avec son œil de bœuf et ses étagères. Dans le même mur (parce qu’il est le plus sec), souvent placé symétriquement à l’évier : un placard.
Enfin, au plafond, quelquefois, une trappe pour placer l’échelle qui permettra de grimper au grenier dans lequel on doit marcher plié en deux si l’on ne veut pas que la tête fasse trop rude connaissance avec les filières et les poutres. Souvent on accède au grenier du dehors à l’aide d’une échelle grâce à une porte élevée de 2 m. 50.
Le mobilier de ces maisons était simple ; une table massive avec ses deux bancs, une maie pour pétrir le pain qui servait aussi de garde-manger, un ou plusieurs lits à quenouilles, un ou plusieurs coffres pour les vêtements, un tenailler (33) pour conserver le pain que l’on cuisait tous les huit ou quinze jours ; c’était tout. Chaque maison avait sa cour et souvent son jardin.
Presque tous les villages avaient leur four. Les grosses agglomérations en avaient même plusieurs. Le cadastre n’est pas très explicite à ce sujet. Souvent, le four était communal. Chacun possédait son droit de four comme son droit de puits. Presque partout les fours sont marqués comme appartenant à un seul propriétaire. Il est peu probable qu’on lui payait une redevance. Ces habitudes de droit de four ont survécu jusqu’à nos jours.
Le nombre de maisons s’élevait à 167. D’après le cahier de doléances le nombre de feux n’était que de 160 en 1789 (34).
Les habitants
Beaucoup de noms de propriétaires inscrits au cadastre de 1747 se retrouvent encore de nos jours et parfois dans le même village. Ainsi les Servant et les Groussaud de Cheux-Parson, les Brothier du Piollet. Certaines familles sont éteintes ou ont émigré tels les Cornut, les Lutiaud (pour Luquiaud probablement), les Quincarlet, les Dousset, les Tascheron, les Machet, les Painturaud, les Boitaud, les Tribot, les Béchemain. Cependant, on retrouve tous ces noms dans les communes voisines.
Ce qui est remarquable, c’est que tous ces gens portaient presque le même prénom. Il y a une fourmilière de Jean et une autre de Jacques. Ensuite Pierre et François sont les prénoms les plus employés. On trouve aussi quelques Philippe, Gabriel ou Étienne. Le fils porte le prénom de son père ; de là une certaine confusion qui oblige à utiliser les additions suivantes : le jeune, l’aîné.
Les propriétaires les plus aisés étaient, le chevalier de Montalembert et les Messieurs de Fontaine mis à part, Jean Métayer,, de la More, Jean Brothier, propriétaire de Château-Rouet et de Chez-Gentil (Chez-Jeantit), le sieur de Boistillet, pour sa métérie de la Croix, le sieur Pierre-Paul Leclerc, M. de Tessé.
Souvent deux frères possèdent des propriétés identiques. Lors des héritages, on partageait chaque parcelle.
On trouve souvent plusieurs articles se suivant, indiquant des parcelles de même nature et dé même contenance possédées par des hommes de même nom.
Paul Biget, instituteur à Montalembert.
Extrait du Bulletin de la Société Historique des Deux-Sèvres, Tome VII
Vingt-sixième année, 1937.
Notes
(1) Montalembert, canton de Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres). Avant la Révolution, la paroisse de Montalembert relevait du Marquisat de Ruffec et de l’Election d’Angoulême. Elle appartenait au diocèse de Poitiers, archiprêtré de Chaunay. La cure était à la nomination de l’Evêque. Ch. Ledain. Dict. topogr. du départ. des Deux-Sèvres. Poitiers, 1902 et Du CHAMBON. Formation du département de la Charente. Ruffec. Dubois, 1934. p. 296.
(2) Charmé. Canton d’Aigre (Charente).
(3) Boissonnade. Cahier de doléances de la sénéchaussée d’Angoulême et du siège royal de Cognac pour les Etats Généraux de 1789. Paris, 1907, p. 186.
(4) Bonnes, canton d’Aubeterre (Charente).
(5) Boissonnade, op. cit., p. 132.
(6) Nanclars,- canton de Saint-Amand-de-Boixe (Charente).
(7) Boissonnade, op. Cit., p. 366.
(8) Villegast, canton de Ruffec (Charente).
(9) Boissonnade. loc. cit., p. 457.
(10) Becquerel. Les Plantes. Paris, Hachette, p. 162.
(11) Heraux, aujourd’hui aira, soit aire où l’on bat le blé. Il faut ici donner à ce terme le sens de cour.
(12) Apant = hangard.
(13) Gallerie = hangard.
(14) Saint-Martin-du-Clocher, canton de Villefagnan (Charente).
(15) Limalonges, canton de Sauzé-Vaussais (Deux-Sèvres).
(16) Ce village se trouve au milieu des argiles rouges à silex du Poitou. Ce sont les rognons de silex que les paysans appellent chails.
(17) Saint-Macoux, canton de Civray (Vienne).
(18) Londigny, canton de Villefagnan (Charente).
(19) À la limite des communes de Mairé et de Clussais (Deux-Sèvres), il existe un puits dit : des Egauds; près de Raix (Charente), un autre village porte le nom des Egaults. [Logis des Egaux à Empuré (16)]
(20) Petit village de, la Charente, voisin de Taizé-Aizie.
(21) Ledain, op. cit., donne les noms successifs de ce village : Enterna (1295), ancienne maison de l’ordre de Grandmont. (Bull. Soc. Antiq. Ouest, 1885, p. 533, 602). – Teroen (1383). – Terruan (1451). Teruan (Cassira), – Anteruan (cadastre). – Thervan (pouïllé B.-Filleau).
(22) Les Adjots, canton de Ruffec (Charente).
(23) On prononce aujourd’hui : verrerie et on affirme qu’on y fabriquait autrefois du verre. On donne, comme pièces à conviction, des scories semblables à celles des forges voisines de Taizé-Aizie, scories disséminées ça et là sur les chemins.
(24) Villefagnan, chef-lieu de canton, arrondissement d’Angoulême (Charente).
(25) Sauzé-Vàussais, ehef-lieu de canton (Deux-Sèvres).
(26) Bernac, canton de Villefagnan (Charente).
(27) Condac, canton de Ruffec (Charente).
(28) Voulême, canton de Civray (Vienne).
(29) Souvigné, canton de Villefagnan (Charente).
(30) Saint-Pierre-d’Exideuil, canton de Civray (Vienne).
(31) L’Enclave de Vaussais, ancienne paroisse dépendant de la commune de Sauzé; dépendait de l’archiprêitré de Chaunay, de, l’élection île Poitiers et de la sénéchaussée de Civray. Cf. LEDAH^ Diel. toc. cit.
(32) Cf. Boissonnade, op. cit. Cahier de doléances de la paroisse de Saint-Macoux.
(33) Le tenailler était une claie suspendue près du plafond où on plaçait le pain de la fournée. Le pain entamé se plaçait dans la tirette, grand tiroir s’ouvrant à l’un des bouts de la table.
(34) Cf. Boissonnade, loc. cit.. p. 422.