Le patronage de Saint-Sylvestre
– Saint Sylvestre, pape de 314 à 335, est le constructeur des grandes basiliques romaines après l’édit de Milan (313) instaurant la liberté religieuse.
– L’église de Montalembert est la seule du diocèse placée sous son vocable.
Sur le territoire de la paroisse existait à Terruan, un prieuré de l’ordre de Grandmont, fondé à la fin du 11ème siècle par Étienne de Muret. Après la mort du fondateur, en 1124, l’ordre abandonna Muret pour se fixer à Grandmont, sur la paroisse de Saint-Sylvestre (haute-Vienne). Une influence grandmontaine sur le vocable de l’église est donc probable.
La cure était avant la révolution, à la nomination de l’évêque de Poitiers.
Agrandissement au 19ème siècle:
– Le curé Pérotel refusa en 1792, comme un tiers des prêtres du diocèse, de prêter serment à la constitution civile du clergé. Il se réfugia en Espagne comme le plupart des réfractaires des Deux-Sèvres. La paroisse n’aura plus de prêtre jusqu’en 1824. En 1790 l’église était déjà trop petite pour contenir les habitants et on avait construit un hangar sans style devant la façade. Dans les années 1860, on allongea l’église d’une travée à l’Ouest.
– Aujourd’hui, on aborde l’église par une petite place précédée d’un tilleul fort ancien. Sur la place sont disposées deux grandes dalles de pierre. L’une vient d’une tombe, avec la croix des Montalembert sur toutes ses faces, l’autre a l’apparence d’une table d’autel mais sans croix de consécration et est entourée d’un petit ruban étroit et brisé nommé “ruban angevin”.
Du fait de l’agrandissement, la façade ouest est une reconstruction. On y trouve des réemplois de sculptures anciennes et le plan reprend probablement les dispositions d’origine: portail compris entre des arcades aveugles, forme que l’on retrouve dans une quarantaine d’église du diocèse, baie centrale, oculus, survivance d’un usage préroman. La porte est sans doute également un remploi de la façade primitive.
Quand on pénètre dans l’église on découvre que cette nouvelle travée est un peu plus large que les autres travées de la nef avec une épaisseur de mur bien moindre.
Une église toute en longueur
– A la nouvelle travée du 19ème siècle font suite les deux travées de la nef romane, une travée voûtée en arc brisé portant le clocher carré, une travée droite du chœur et une courte travée avec chevet plat et grande baie. L’impression de longueur est renforcée par le fait que l’édifice est plutôt étroit: environ 4.5m de largeur dans le chœur.
Le clocher présente une petite baie sur chacune de ses faces au premier niveau et deux larges baies de chaque coté pour le court étage qui le surmonte. La cloche a été fondue en 1820 par Forgeot.
– On observera cependant que, en passant de la nef à la travée sous clocher et au chœur, des retraits sont marqués, guidant ainsi l’attention vers l’autel. L’église est, par ailleurs, en pente légèrement ascendante d’Ouest en Est, ce qui contribue aussi à diriger le regard vers l’autel.
– Deux étroites portes s’ouvrent au Nord et au Sud, à la jonction de la nef et du chœur.
– En 1861, on a remplacé au-dessus de l,autel le plafond de bois par une voute en plâtre. Aujourd’hui les trois travées de la nef sont couvertes d’une charpente. Dans le chœur, la première travée droite s’est effondrée en 1985 et a été charpentée. Un fort dévers dans la partie orientale traduit le problème posé par les poussées des voûtes.
– On trouve dans l’église des fenêtres dotées d’un cordon décoré qui épouse le cintre de la baie, disposition rare.
– Dans la dernière travée, deux marches donnent accès à l’autel en marbre installé en 1861. Le vitrail de la baie axiale figure Saint-Sylvestre, le titulaire des l’église.
Un chemin de croix
– En 2001, un chemin de croix a été réalisé pour l’église par Philippe Le Feron de Longcamp, de Tours, artisan mosaïste. Les 14 stations sont éclairées par derrière. Elles figurent toutes différentes positions de mains, ce qui pourra surprendre mains aussi donner lieu à méditation. On trouvera dans l’église l’explication de l’œuvre par son auteur.